lundi 21 janvier 2008

Ute Lemper rêve et fume sur un canapé jaune


Lempert souligne l’impossibilité de ne voir dans le rêve, freudiennement, que la satisfaction d’un désir, la traduction en langage crypté, par condensation et déplacement, d’un contenu latent en contenu manifeste. A l’aide des nombreux rêves de violences qu’il commente - Je suis une chenille, le Tueur sur un canapé jaune, Comme un pigeon mort, l’Oreille tranchée… - Lempert montre que, loin d’être des « traces lointaines d’anciens bouleversements », exigeant une « archéologie », ou les « après-coups » d’un trauma, les rêves sont « dans le coup », sont les signes « d’un effort pour contenir l’onde de choc et pour en limiter les dégât », et donc représentent des témoignages en temps réel. « L’écoute des rêves ne nous éloigne pas de la véranda : elle nous y reconduit. »

Satisfaction d’un désir « remontant » à l’enfance ? Les rêves, ajoute Lemper, « non seulement nous alertent sur les violences en cours, et sur celles qui viennent, mais ils les analysent déjà. Ils les dénoncent en démontant leurs mécanismes. Les interpréter, c’est reconnaître la part d’analyse déjà présente dans le rêve. L’activité onirique élucide le réel, au moment même où une violence extrême obscurcit et enténèbre l’humanité ». Plus que remémoration, dépassant le cadre d’une théorie du désir, le rêve serait interprétation et traitement en acte des blessures subies, privées et publiques.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Sur la terre