dimanche 29 mars 2009

Bashung fume pour oublier que Sollers boit



C'est pas facile, facile de s'foutre en l'air _ Ça coûte, ça coûte, ça coûte très cher _Je vais me faire la peau, je vais me tirer la chasse d'eau _Dans les WC de mon petit studio _C'est pas facile, facile de se foutre en l'air _C'est pour les riches les somnifères _La roulette russe c'est complètement idiot _Quand on peut mourir d'un coup de chasse d'eau _Je fume pour oublier que tu bois _Je fais comme chez moi _Je renvoie la fumée sur un poster de toi _La vie c'est comme une overdose_ Tu prends tout tout de suite_ Tu en crêves et vite _Et si tu prends pas, c'est la vie qui t'a _Je suis bien, bien, très bien dans mon cagibi_ Y'a des journaux, alors j'les lis... _Ils disent que le bonheur _C'est peut-être qu'un bobard_ Je m'en fous, j'attendrai pas la fin de mon histoire _Je fume pour oublier que tu bois _Je fais comme chez moi _Je renvoie la fumée sur un poster de toi _La vie c'est comme une overdose _Tu prends tout tout de suite _Tu en crêves et vite_ Et si tu prends pas, c'est la vie qui t'a_ Oui, mais pour la tarte aux pommes, deux ou trois goldens _Un petit verre de rhum, un bâton de cannelle_ Roulez, roulez bien la pâte, introduire dans l'âtre_ Ça me coûte le goutte-à-goutte _Goûte, goûte _Je fume pour oublier que tu bois Je fume pour oublier que tu bois

lundi 16 mars 2009

Dans "Le Boudoir mystique" de Sollers



Cyd reste songeuse. Sa cigarette brûle sans elle. Elle m'embrasse de nouveau.
« Tu ne veux pas m'écrire ça ?
- Pas le temps, chérie.
- Ce serait pourtant bien... Le Boudoir mystique... Quel film ! »
Elle redescend son visage entre mes jambes. Rouvre ma braguette. Me refait bander doucement. Elle doit se projeter mentalement quelques rushes. Bande-son. Mouvements. Couleurs. Elle insiste... Elle veut absolument que je jouisse... Que je la mouille bien, là, dans sa bouche pulpeuse... Dans sa gorge, dont je touche au-dehors la peau de soie brune en train de vibrer... Que tout ce que j'ai dit soit pour elle... concrétisé, avalé...


samedi 14 mars 2009

Sollers a un oeil sur la cible, l'autre sur la Bible



Ma main a moins tremblé au tir, ce matin, peut-être parce que j'ai eu, en me réveillant, la nette sensation que mon coeur continuait à battre comme si je n'étais pas là. J'étais là quoi qu'il arrive. Je ne mourais pas. Qu'est-ce qui bat ainsi sous le coeur ? Respire dans les poumons ? Coule sous le sang ? Bande dans le sexe ? Embryonne dans l'embryon ? La Nature, chers amis, la Nature ! Le Graal ! La houle du temps !

Viva fait signe à Sollers en levant le pouce. Ce qu'elle fait elle-même est très bon. Je sens sa concentration, son souffle. Elle me tue, elle tue son mari, ses amants, ses clients. Ses yeux rient. Et puis elle sort derrière moi, met son casque, et file sur son scooter.


dimanche 8 mars 2009

Journée de la Femme


Je reviens dans la chambre. Ysia est déjà rhabillée, fume. Elle prendra un bain à son hôtel. À bientôt. Elle a évité, comme d'habitude, toute discussion, toute intimité. Elle risque gros, c'est sûr... Technique de rêve...

vendredi 6 mars 2009

" Boursouflure "




L'Origine du monde (1866), de Gustave Courbet, n'en finira semble-t-il jamais de susciter réflexions et hypothèses. Ce fleuron du Musée d'Orsay a un sujet pour le moins scandaleux : les cuisses ouvertes d'une femme allongée sur le dos dont rien du sexe n'est caché. Thierry Savatier, un spécialiste du peintre, publie la quatrième édition de son ouvrage L'Origine du monde. Histoire d'un tableau de Gustave Courbet (éditions Bartillat), en y adjoignant une postface. Il y avance que la jeune femme serait enceinte. Il pense avoir repéré sur le côté gauche de l'abdomen ce qu'il appelle une "boursouflure". Comme elle ne se voit que du côté gauche, il en déduit que ce ne peut être une simple "masse adipeuse" qui aurait été répartie de façon régulière et non dissymétrique. Des médecins, déclare-t-il encore, ont estimé que "c'était typique d'une femme enceinte" et ont même précisé qu'elle le serait de six mois.

Quelques remarques viennent à l'esprit. D'abord, il s'agit de peinture, et Courbet pourrait fort bien avoir pris plaisir à faire un peu "tourner" le volume en s'écartant d'une imitation littérale du modèle - à supposer qu'il y ait eu modèle, ce qui n'est pas établi. Ensuite, la "boursouflure" latérale est loin d'être avérée. Quant à sa dissymétrie, l'angle de vue ne permet pas d'en juger. Alors que se tenait, en 2007, au Grand Palais, la rétrospective Courbet, on avait entendu défendre avec vigueur une hypothèse au moins aussi convaincante : d'après l'état des seins de la dame, la situation serait précoïtale.