samedi 31 mars 2007

Faye Turner fume



J'ai vu clair peu à peu sur le défaut le plus répandu de notre façon d'enseigner et d'éduquer. Personne n'apprend, personne n'aspire, personne n'enseigne - à supporter la solitude.

vendredi 30 mars 2007

Femmes pour dé-penser moins




La liberté intellectuelle dépend des choses matérielles. La poésie dépend de la liberté intellectuelle. Et les femmes ont toujours été pauvres, et cela non seulement depuis deux cents cinquante ans, mais depuis le commencement des temps. Les femmes ont eu moins de liberté intellectuelle que les fils des esclaves athéniens. Les femmes n'ont donc pas eu la moindre chance de pouvoir écrire des poèmes. Voilà pourquoi j'ai tant insisté sur l'argent et sur une véranda à soi.

jeudi 29 mars 2007

Sollers attend toujours

"Les Chinois font ce qu'ils disent" : Et cela se vérifie jusqu'au plus haut sommet de l'Etat ! Mao avait dit qu'il nagerait dans le Yangzi ; il l'a fait le 16 janvier 1966, et sur 15 kilomètres ! Chirac avait annoncé qu'il nagerait dans la Seine, on attend toujours. C'est toute la différence.

mercredi 28 mars 2007

Robuste et pelucheux Sarko


Enseveli un jour sous une énorme congère ou tombé plus tard dans l'eau glaciale du lac Baïkal, Bayrou devra plus d'une fois à son fidèle, robuste et pelucheux Sarko -1,35 m au garot - d'avoir la vie sauve. Et quelle vie ! Au bout de neuf mille kilomètres (quarante-cinq par jour, en moyenne), François Bayrou a pu démontrer à son empereur que le cheval amourski l'emportait, dans les déserts de givre, sur toutes les autres races.

mardi 27 mars 2007

Romain Gary fume

IL se leva et alla allumer une cigarette. Il était trois heures du matin. C'était la chaleur des nuits florentines au mois d'août. Il alla à la fenêtre, tira complètement les rideaux, reçut avec plaisir sur le visage une bouffée d'air touchée par la fraîcheur du lac. La lune avait l'air d'une belle rousse déshabillée. Avec ces nuages autour, on aurait dit des seins opulents qui débordent du corsage...

lundi 26 mars 2007

C'est mon tour


La commission chargée en dernier lieu de présenter un mode pour le renouvellement du tiers, porte le nombre des Français à trente millions. Accordons ce nombre, et supposons que la France garde ses conquêtes. Chaque année, aux termes de la constitution, deux cent cinquante personnes sortant du corps législatif seront remplacées par deux cent cinquante autres. Il s'ensuit que si les quinze millions de mâles que suppose cette population étaient immortels, habiles à la représentation et nommés par ordre, invariablement, chaque Français viendrait exercer à son tour la souveraineté nationale tous les soixante mille ans.
(Je ne tiens point compte des cinq places de Directeurs. À cet égard la chance est si petite, qu'elle peut être considérée comme zéro. Mais comme on ne laisse pas que de mourir de temps en temps dans un tel intervalle; que d'ailleurs on peut répéter les élections sur les mêmes têtes, et qu'une foule d'individus, de par la nature et le bon sens, seront toujours inhabiles à la représentation nationale, l'imagination est effrayée du nombre prodigieux de souverains condamnés à mourir sans avoir régné.)

dimanche 25 mars 2007

" La France n'est pas schismatique, elle est révolutionnaire "

Il était juste que Doña Segoleña, à son tour, continuât son oeuvre près de celui qui noie son audacieuse et infinie pensée au fond de la sagesse comme les intendances noient les poudres au fond de la mer. Drapée dans une cape de bachelier doublée de satin blanc, elle roule de gros yeux, appuie ses réponses d'une moue et, machinalement, feuillette, comme un coupon, L' Histoire socialiste de la Révolution française de Jaurès.

samedi 24 mars 2007

Position


De deux personnes qui luttent ensemble, ou s'aiment, ou s'admirent, la plus ardente choisit toujours la position la plus inconfortable. Cela vaut aussi pour deux peuples.

vendredi 23 mars 2007

La véranda rouge


Un bruissement des feuilles de glycine, à sa droite, le fit sursauter. Il se retourna rapidement et entrevit une vague forme féminine entre les fleurs jaunes, au fond de la véranda. Soulagé, il reporta son regard vers le parc et dit :
- Posez le plateau du dîner sur ce guéridon, je vous prie.
Un petit rire lui répondit. Étonné, il se retourna de nouveau. Ce n'était pas la servante qu'il venait d'apercevoir comme il l'avait cru, mais une grande jeune femme vêtue d'une robe blanche en gaze transparente. Il nota que sa belle chevelure brillante était dénouée et dit d'un ton contrit :
- Pardonnez-moi, je vous avais prise pour la servante.
- Une peu flatteuse erreur, fit observer la nouvelle venue.



jeudi 22 mars 2007

World Water Day



On demandoit à Chirac si le commerce avec les femmes étoit malsain. Il disoit : « Non, pourvu qu'on ne prenne pas de drogues; mais j'avertis que le changement est une drogue. »
Il avoit raison, et cela est bien prouvé par les sérails d'Orient.


mercredi 21 mars 2007

mardi 20 mars 2007

" Gagnant-gagnant "

« Je sers, tu sers, nous servons » - telle est la prière de toute vertu adroite à la princesse : afin qu'en récompense de ses services, l'étoile s'épingle enfin sur sa poitrine étroite.

lundi 19 mars 2007

Die Unschuld der Sinne

J'aime ma véranda. Il est difficile de vivre dans les villes : ceux qui sont en rut y sont trop nombreux.
Ne vaut-il pas mieux tomber entre les mains d'un meurtrier que dans les rêves d'une femme ardente ?
Et regardez donc ces hommes : leur œil en témoigne — ils ne connaissent rien de meilleur sur la terre que de coucher avec une femme.
Ils ont de la boue au fond de l'âme, et malheur à eux si leur boue a de l'esprit !
Si du moins vous étiez une bête parfaite, mais pour être une bête il faut l'innocence.
Est-ce que je vous conseille de tuer vos sens ? Je vous conseille l'innocence des sens.

dimanche 18 mars 2007

Ava Gardner fume



- Homme ! ma vie tient dans quatre verbes, disait-elle : Servir, Savoir, Croire, Aimer.
Elle poussa plus loin sa pensée, mais avant de l'expliquer tint à définir sa position vis-à-vis des différents partis politiques français. Je mis, de mon côté, tant de volonté à l'écouter que je m'endormis.

samedi 17 mars 2007

Mission 2007



Elle voudrait me voir chat, dans un petit panier. Elle m'a promis un porte-cigarettes avec un couvercle d'émail représentant une blonde nue, au bord de la mer. Elle a fait porter à ma véranda - pourquoi ? - le buste de Sarko, avec ses yeux révulsés, enveloppé dans une toile cirée. J'ai dû le mettre sous mon lit. Que faire ? Finirai-je un jour par me résigner ? À vivre. Puis à vivre seul ou à prendre les autres comme ils sont. Pourquoi les journaux français consacrent-ils leur première page à des faire-part ? Cela jette un cri sinistre et quotidien.

vendredi 16 mars 2007

Ségo et Sollers sont dans un bateau

Elle se pencha enfin sur Sollers et le regarda : dans une figure de fer, des yeux d'un gris pâle, décolorés par l'extrême lumière, si francs, si doux, et pourtant si incapables de jamais reculer, qu'il sentit l'eau se refroidir. Il marqua qu'il n'était pas encore reposé, en prenant bruyamment haleine.
« Il est fatigué ? » demanda-t-elle simplement en italien, d'une voix dont la perfection le frappa comme avec le poing.
« Non, madame. Mais je souffle... Pas d'entraînement. Trop de cigares. »

jeudi 15 mars 2007

Brooke Shields Fume

Il y a des femmes qui refusent d'être vues autrement que comme une lueur filtrant à travers d'autres. C'est une marque de grande sagesse.

mercredi 14 mars 2007

" The drama of my life ".


Dans ta véranda, tu ressentais jusqu'aux abords de l'anéantissement la rigueur de ces journées tendues comme des câbles. Il te revenait des fragments de la conférence du jour, moins indigestes que les affreux cubes de viande de veau dont tu étais censé te nourrir. Tu revoyais quelque visage de journaliste que la faveur d'être admis à des secrets planétaires jointe à l'obligation de n'en rien déceler mettait dans une situation plus incommode que la tienne. Tu allumais une cigarette, une autre. Tu fumais, tu fumais beaucoup.

mardi 13 mars 2007

Jean-Edern Sollers & Philippe Hallier fument




C'était un samedi soir, en décembre. J'étais dans ma véranda et je buvais beaucoup plus que d'habitude en allumant cigarette sur cigarette et en pensant aux filles, à la ville, au boulot et aux années que j'avais devant moi. Et à scruter l'avenir, je découvris que je n'aimais guère ce que j'apercevais. Sans être ni misanthrope ni mysogyne, j'aimais être seul. Il était bon de rester assis seul dans sa véranda en buvant et en fumant. C'était depuis toujours que je me tenais bonne compagnie.




lundi 12 mars 2007

« Cavillatudes »


Ton ennui d'aujourd'hui, qui te dragonne la tête, tu le connais, ... Tu le nourris depuis... Seigneur ! depuis juillet ! Huit mois de fuites, de dérobades, de « cavillatudes » - comme dit, ou plutôt écrit, Philippe Sollers. Ton ennui a pris de l'embonpoint, il occupe ta chaise, il exige d'être servi. Tu as beau vouloir t'apaiser par la cigarette (« tu sens le tabac !») et chevaucher des anneaux et des fils de fumée, l'impérieux Devoir te rattrape et t'étrangle; il s'appelle Remerciement ; tu dois te convaincre, une fois encore, qu'il te faut remercier la France par l'éloge de ton prédécesseur, le très glorieux ...

dimanche 11 mars 2007

L' héroïsme dans l'anonymat


On prend toujours le Bayrou pour un individu narcissique, replié sur lui-même. Certes il l'est, mais d'une façon paradoxale, car replié sur le vide, sans subjectivité. Le rôle du cheval de Bayrou est significatif à cet égard : lorsqu'on demande à Bayrou quel lac européen il a préféré lors d'un récent voyage, le Bayrou se tourne vers son cheval pour que celui-ci le lui rappelle.

samedi 10 mars 2007

Sharon Stone fume


La photographie rend compte de l'état du monde en notre absence. L'objectif explore cette absence. Même dans les visages ou les corps chargés d'émotion et de pathétique, c'est encore cette absence qu'elle explore. On photographie donc le mieux des êtres pour lesquels l'autre n'existe pas, ou n'existe plus (les primitifs, les misérables, les objets). Seul l'inhumain est photogénique. C'est à ce prix que fonctionne une stupéfaction réciproque, et donc une complicité de nous au monde, et du monde à notre égard.

vendredi 9 mars 2007

"Séduire, c'est mourir comme réalité et se constituer comme un leurre"


Le jour est très haut, maintenant. Très glorieux. C'est une belle lumière de midi, soufrée, un peu ocre, qui entre dans la véranda, balaie son pauvre désordre et s'étire jusqu'à l'oreiller. Lui est là, toujours. Les autres - Miguet, Bayrou, la Lepage, toute la troupe... - sont sortis, mais il est là. Il a la tête en arrière. La bouche légèrement ouverte. Le bras droit, celui que la paralysie a frappé, crispé sur la poitrine. La main gauche, ballant en dehors du lit, continue de serrer le cahier. Et sans le frémissement du drap, léger, à peine perceptible, entre le bras et le menton, on pourrait douter qu'il vive et qu'il fume encore.

jeudi 8 mars 2007

mercredi 7 mars 2007

Les lobes du cerveau ne sont pas infinis, l'infini non plus, mais il dure



Et chaque livre écrit sera lu, et il ne pourra plus rien dire à des cerveaux complètement décomposés, après avoir été arbitrairement imposés et réimposés.

mardi 6 mars 2007

C'est l'amour des gaz érotiques de la mort


Il n' y a vraiment que des singes pour se satisfaire de l'imitation des gestes d'un autre dans son propre corps et de ses pensées dans sa propre tête et pour dire qu'ils les ont pensés alors que c'est eux qui par le fait même sont évidés de la pensée.

lundi 5 mars 2007

Il y a tant de Noêl qui n'ont pas encore lui


Quand irons-nous, par-delà les grèves et les monts, saluer la naissance du travail nouveau, la sagesse nouvelle, la fuite des tyrans et des démons, la fin de la superstition, adorer - les premiers - Noël sur la terre !

dimanche 4 mars 2007

Elle n'est pas morte


On a bien fusillé Varlin,
Flourens, Duval, Millière,
Ferré, Rigault, Tony Moilin,
Gavé le cimetière.
On croyait lui couper les bras
Et lui vider l'aorte.
Tout ça n'empêch' pas,
Nicolas,
Qu' la Commune n'est pas morte.

samedi 3 mars 2007

"Je me suis juré de sortir mon cheval de la désespéFrance !"



Le premier qui tente de me piquer ce cheval, il risque de se faire flinguer les joyeuses. Je peux couper la bite d'un chevreuil au galop à plus de cent mètres. Peut-être plus, si je m'applique.

vendredi 2 mars 2007

Folle en pleine raison


Tous deux évitèrent de se regarder sentant qu'ils avaient pénétré dans un élément plus vaste, cet élément qui parfois réussit à s'exprimer dans la tragédie. Comme ils venaient d'accomplir de nouveau le miracle du pardon, gênés par cette scène minable, ils évitaient de se regarder, mal à l'aise, il y a beaucoup de choses inesthètiques à pardonner. Mais, même ridicule et rapiécée, la mimique de la résurrection avait eu lieu. Ces choses qui semblent ne pas arriver, mais qui arrivent.

jeudi 1 mars 2007

Luc Ferry & Felipe Sollers fument

L’électeur du Oui est génial, lucide, intelligent. Gros carnet de chèque, immense encéphale, gigantesque vision du monde, hypertrophie du sentiment généreux. Diplômé du supérieur, heureux possesseur d’une bibliothèque de Pléiades flambant neufs, doté d’un savoir sans bornes et d’une sagacité inouïe, il est propriétaire en ville, urbain convaincu, parisien si possible. Il a le sens de l’Histoire, d’ailleurs il a installé son fauteuil dans son sens et ne manque aucune des manies de son siècle. Le Progrès, il connaît. La Peur ? Il ignore. Le debordien Sollers, le sartrien BHL et le kantien Luc Ferry vous le diront.