vendredi 30 octobre 2009

Tel Quel en kiosque


Tout ministre de la culture, à peine nommé, n'oublie jamais de citer, parmi ses priorités, la démocratisation de l'accès aux oeuvres culturelles. Autrement dit, que les livres, théâtres, opéras ou musées ne soient pas monopolisés par les gens diplômés, riches et habitant dans les grandes villes. Une enquête sur les pratiques culturelles des Français vient d'être rendue publique. En matière d'accès à la culture, les résultats sont cinglants pour l'action de l'Etat, mais aussi pour les collectivités locales.


La situation, en effet, a empiré par rapport aux enquêtes similaires de 1988 et 1997. Hormis le cinéma, l'art le plus démocratique, les gens modestes abandonnent toujours plus les pratiques et désertent les lieux culturels. La lecture est le domaine le plus alarmant. Les non-lecteurs chez les ouvriers ont augmenté de façon spectaculaire. L'autre échec est lié à l'aménagement du territoire. En dix ans, le fossé s'est creusé entre les Parisiens, toujours plus consommateurs de culture, et les "provinciaux", qui le sont de moins en moins.


jeudi 15 octobre 2009

Zuckerman fume ?


Autre combat, plus intime, l'attirance que Zuckerman ressent pour la jeune Jamie, qui se rêve écrivain et se propose d'échanger pour un temps son appartement new-yorkais contre la maison des Berkshires. Mais son corps ne peut plus répondre à son désir. Il lui faut donc partir. Mourir ? Peut-être pas, mais laisser Philip Roth seul, à réinventer de nouveaux destins.

mercredi 14 octobre 2009

Bernard Lamarche-Vadel fume

L'une des notions fondamentales du Monde..., celle de "Wille zum Leben", a été systématiquement rendue par "volonté de vivre" et non plus "vouloir vivre". Cette substitution n'est pas qu'une coquetterie : "volonté de vivre" rend mieux la nature intentionnelle et cosmique - et non pas simplement égoïste et psychologique - du concept de volonté chez Schopenhauer, qui s'éprouve certes dans le corps, mais qui s'incarne aussi dans la nature. Certaines réserves d'un autre âge ont été évacuées. Ainsi le célèbre chapitre 44 des Compléments (en réalité un deuxième volume aussi épais que Le Monde... lui-même) retrouve-t-il son titre plus conforme non seulement à l'original allemand, mais aussi à son contenu audacieux pour l'époque, de "Métaphysique de l'amour sexuel" (Geschlechtsliebe) au lieu du prude "Métaphysique de l'amour" chez Burdeau.

Mais surtout il redevient possible de lire Le Monde comme volonté et représentation (ainsi que Les Deux Problèmes fondamentaux de l'éthique) moins à la lumière de ceux dont on dit que Schopenhauer fut l'inspirateur (psychanalystes, philosophes de la vie, nihilistes modernes de tout crin) qu'à celle de ses sources. Kant en premier lieu, mais aussi Spinoza ou Malebranche.

lundi 12 octobre 2009

Pascale Guinet fume


"Les courtisanes, nous les avons pour le plaisir ; les concubines, pour les soins de tous les jours ; les épouses, pour avoir une descendance légitime et une gardienne fidèle du foyer." Souvent citée, cette phrase attribuée à Démosthène a le mérite de la clarté. Un peu trop peut-être. Comme l'explique en effet l'anthropologue Claude Calame dans l'entretien qui sert d'introduction au recueil, la courtisane, dans l'Antiquité, n'était pas "opposée terme à terme" à la femme mariée. Notant que la condition juridique de l'épouse légitime a varié selon les lieux et les époques, l'universitaire rappelle que les statuts des femmes libres, esclaves ou affranchies se situant "en marge du mariage" furent, eux aussi, très divers.

De la fille publique "dégouttante de vin et de parfums, pâle, fardée, embaumée comme un cadavre" et rôdant dans "les lieux qui craignent la police" (Sénèque), aux riches hétaïres admises dans l'intimité des puissants - telle cette Thaïs qui fit chavirer les coeurs d'Alexandre le Grand et du roi égyptien Ptolémée Ier -, l'ensemble de la "profession" est ici représentée. On notera au passage la richesse lexicale du latin, qui faisait la différence entre les ambulatrices, appelées ainsi car elles racolaient en sillonnant les rues, les prosedae qui, au contraire, restaient devant leur porte, et les bustuariae, qui préféraient sévir dans les cimetières.

samedi 10 octobre 2009

Sollers est "la dernière bouffée de bonheur en Europe "



"En quelques heures seulement, New York Sollers avait eu sur moi l'effet qu'il a sur tout le monde : il avait ouvert le champ des possibles. L'espoir avait ressurgi."

jeudi 8 octobre 2009

Frédéric Mitterrand fume sans odeur


Alors que nous sommes étendus, je tente un baiser sur les lèvres du garçon, j'avais bien tort d'hésiter, il embrasse merveilleusement bien, sans doute avec la même adresse qu'avec sa copine, il y revient autant que je le souhaite, lèvres fraîches, langue en profondeur, salive salée de jeune mâle sans odeur de tabac ni d'alcool.

jeudi 1 octobre 2009

Echenoz fume


Penché vers les rails, Ravel allume une Gauloise avant d'extraire d'une poche de son pardessus L'Intransigeant qu'il vient d'acheter au kiosque, faute d'avoir pu trouver Le Populaire qui est son organe de presse habituel.