jeudi 31 mars 2011

N°5 de Sollers & Angot



Snobisme n° 5 : Angot et Sollers et vice versa
Il faut toujours avoir son petit quelque chose à dire sur les nouveaux romans de Christine Angot et de Philippe Sollers. Comme ils reviennent souvent, ça veut dire qu'il faut régulièrement recommencer. Avec Sollers, c'est ultrasimple : il est toujours d'un goût exquis d'en dire du bien. Mais Angot... Faut-il continuer à en dire du mal ? Où en est la tendance exactement ? Avouez que c'est un métier difficile... surtout qu'au fond on sait bien que le critique littéraire préférera toujours relire Guerre et Paix.
 
Nelly K.

dimanche 27 mars 2011

Umberto Eco fume



Si Darwin a raison, des animaux qui se nourrissent de plastique et de déchets irradiés ne devraient pas tarder à apparaître. Ce seront peut-être d'abord des virus, puis des bactéries qui évolueront rapidement pour devenir des monstres bien massifs.
Quel monde ce sera !


dimanche 20 mars 2011

Sollers : Scoubidou ou Gros orteil de Houellebecq


Scoubidou - Mandarin - Bookmaker - Parrain - Pape - Monsieur Loyal du cirque littéraire - Frigoli - Roger Lanzac - Zorro - Fantômas - Nosferatu - Dracula - Mabuse - Mickaël Jackson des intellos - Incomparable esthète - Haïssable misogyne - Paradoxal sans objet - Fou du roi sans souverain - Agent quadruple - Méduse amorphe - Taupe entre deux âges - Girouette permanente - Désinvolte - Peu crédible - Sponsor de BHL - Gros orteil de Joyce - Sacha Distel de Modiano - Orl de la littérature - Semi remorque de la théorie - Hâbleur - Lapin agile - Polisson à sarbacane - Ludion du bocal - Arbitre des élégances - Maître de ballet - Pile mazda - Infatiguable jouvenceau - Danseur du système - Poujadiste à l'envers - Wagnérien comme Rebatet - Auteur de livres en série qui ne sont plus des livres - De plus en plus médiocre à l'écrit - Editorialiste labélisé - Conseiller régnant - Les Sollers n'ont jamais senti sur eux le mufle de la bête, l'haleine lourde et brûlante de l'animal collectif - Danseur de cotillon - faiseur de pointes - Combattant Majeur ...


 

jeudi 17 mars 2011

Kadhafi fume


 Oui, le Japon s'embourgeoise ; et il a tort, car l'habit noir sied mal aux petits Japonais en pain d'épice. Mais, si le Japon perd son originalité, si ses habitants deviennent des Orientaux des Batignolles, avec tramways, ulsters et gibus, leurs voisins du moins, les Chinois, nous restent, inassiégeables dans leur immobilité, revenus du progrès depuis que leurs ancêtres, contemporains d'Abraham, ont découvert la boussole, l'imprimerie, le phonographe, la vapeur, peut-être, et, dit-on, la véranda. Ils détruisent les chemins de fer en construction, et, rebelles à nos mœurs, à nos lois, à nos usages, méprisant notre activité, nos productions et nos personnes, ils continuent et continueront jusqu'à la fin des siècles à vivre comme ont vécu leurs aïeux, et à fabriquer ces merveilleuses potiches, les plus belles qui soient.


mardi 15 mars 2011

Que faire des Sollers congelés ?



Me revoici dans ma véranda à Florence… Encore une semaine… Restons tendus… Ma petite voisine, de l’autre côté de la rue, est toujours collée à son livre… Tiens, mais voici un autre spectacle… Un couple pédé… Un grand poilu-moustachu… Un jeune efféminé… Américains… Ils font l’amour sur le lit dans la chambre à côté de celle de la lectrice… Très traditionnels… Hétéros en plein… Monsieur sur Madame, les jambes en l’air, caressant les fesses à poils de Monsieur… C’est mou, lent, insistant ; c’est touchant… Le quiproquo organique… Les homos ne peuvent pas savoir ce qu’est un cul… Les délices d’un cul… Puisqu’il n’y a pour eux qu’un vagin de cul… Quelle tristesse ! Quel rétrécissement des contours !… Quel tunnel d’équivoque ! Quel faux rebond ! … Je les croise plus tard dans la rue, sages, irréprochables, très jeunes mariés… Catalogues, musées…Splendeurs italiennes…
Je me demande quand même ce qui m’attend à Paris… Comment Deb a pris la tournée de Flora… Qui n’en est sûrement pas restée là, d’ailleurs… Visites… Bla-bla… Bombardements des aéroports… Tronçonnage des routes… Explosion des dépôts de munitions… Destruction des ponts… Soulèvement militant… Je risque de retrouver mon paysage en poudre… Pour Deb, je suis à peu près tranquille… Réaction d’analyse… Concrète… Elle montera ses prix…

Je relève la tête … Mes deux gentils pédés sont de nouveau dans leur chambre à coïter conjugalement… Avec une obstination sépulcrale… Ils pétrifient un peu l’atmosphère… La Bible est sévère avec eux… À l’époque, les prostitués mâles, sacrés, pullulaient près du temple… En Babylonie… En Syrie… Ils s’introduisaient en Israël en même temps que l’idolâtrie… Toujours l’Ashérah, le pieu, et ses conséquences… Des « chiens », dit le texte hébreu… En l’occurrence, ce sont plutôt des toutous somnambuliques… Cintrés…

Encore quelques jours seul… De plus en plus seul…Pourquoi ne pas rentrer dans un couvent des environs ? … Sans blague ?… Disparaître là… Que c’est tentant !… Du papier… De l’encre… Whisky caché… Et puis quoi ? De quoi d’autre aurait besoin une forme déjà en cendres, un squelette en sursis ? Être en vie ? Pourquoi ? À quoi bon ? Comment ? Se sentir en vie, vous voulez dire ? Avec ces fleurs, là, devant moi ? Devant mes yeux ? Mais les yeux qui sont pour le moment mes yeux viennent de plus loin que les fleurs qui sont là devant des yeux…Être enfermé là-dedans ! … Qui me délivrera de ce corps de mort ?… Cellules tirées vers moi, contre moi… Comment rejoindre ce que je sens plus loin que ce moi qui ne sent que ce que je sens ? … Voile…Puchritudo saeculorum, comme dit Augustin… « La beauté des siècles »… Mon œil…Je suis seul, mais voulu par dieu, une pensée de dieu, une portion, une parcelle éternelle de la louange qui lui est adressée… La voix de ces êtres parlants, c’est leur évidence même… Le verbe… Oui, c’est ensemble et éternellement que tout est dit… Tu ne fais pas autrement qu’en disant… Le souffle, l’esprit, planant au-dessus, pesanteur inversée, lancée…Quand notre âme aura traversé les eaux qui sont sans substance… À qui le dire ? …Comment le dire ?…Porte ton poids d’évanouissement !… Dix, et salvavi animam meam !

Nous sommes à l’ère de la publicité et de la mystique…La publicité ravage l’ensemble de la représentation… Achève la comédie… Ramène la désinvolture XVIIIe. La lucidité, aujourd’hui, est là… Cyd… Musique, ironie… Ce qui plait à Mme Duchnock règne enfin sur le monde… On ne va pas plus loin que Mme Duchnock… Pas de profondeur… Surface en surfaces… Flash… Achetez… C’est mieux… Lessive… Parfum… Comment on fabrique la vox populi… Désir des masses… Marketing… Science des glandulations… Science très subtile, je ne plaisante pas… Les plus hautes qualités d’appréciation et d’intuition sont requises… Persuader en douceur… Être plébiscité… Adopté… Vous n’y êtes pour rien…Ce sont eux qui décident…

Et puis le feu, la flamme invisible, derrière… Irreprésentable… La voix qui vient du feu…

Je peux aussi bien me dire : ouf ! encore un jour sans femmes… Il sera toujours temps d’y retomber… Bientôt… La chair est faible, hélas… Heureusement qu’il y a un livre qui résiste à toutes les lectures… Ouf, encore un jour sans Flora, en tout cas !… Pas de téléphone, pas de pression, pas de parasitage, pas de bavardage, pas d’allusions empoisonnées, pas de séduction forcée, pas de « grande séance »… Ta queue, chéri ! Je veux voir le sperme sortir ! Houie ! Sur les seins !… Sur les yeux !… Partout !… L’avaler !… Miam !… Prends-moi !…Encore!… Je t’adore !…Je t’aime !…Suce-moi !…Caresse-moi !… Enfonce-moi !…Et les pleurs de joie, quand ça jouit, pauvre silhouette coincée dans le spasme…Ah, humanité ! Humanité !… Flot du temps…

Soleil couchant sur Florence ; soleil rouge sur la mince frise des séraphins des Pazzi



mercredi 9 mars 2011

Mercredi des Cendres : Sollers ne fume (toujours) pas



Merde ! Merde ! et contre-merde ! à la fin ! ... Je m'en fous de ta véranda ! ... Tu peux en faire des cropinettes ! ...Les événements me libèrent... Me comprends-tu ?... Dis ma buse ?... Ni amertume ! Ni rancune ! Ni dettes ! Ni protêts ! ...Je m'en fous ! Tu m'entends bien ? Je chie sur le tout ! Oui !...


mardi 8 mars 2011

Jamais les femmes « du peuple » n'ont autant lu Sollers




Combien de femmes esseulées attendent, languissantes, dans les pleurs, et ont recours à la lecture ! Jamais les femmes « du peuple » n'ont autant lu qu'aujourd'hui. Elles dévorent tout ce qui leur tombe sous la main, tout ce qui est susceptible de les distraire du temps actuel : elles lisent surtout des romans de Philippe Sollers et des pièces de théâtre, des histoires de cœur, des histoires fantastiques et des romans policiers... Elles évitent autant que possible de lire les nouvelles du front, se bornant à demander à leurs hommes : « Ça va avec la guerre ? » À  quoi ils répondent : « Pas mal ! pas mal ! » en hochant la tête d'une manière caractéristique. À la gare du Nord et à la gare de l'Est les trains amènent et emportent les soldats en permission. Beaucoup sont attendus ou raccompagnés par des femmes : mères, épouses, sueurs. Les hommes sans foyer flânent dans la gare, solitaires et embarrassés; dès qu'ils descendent les escaliers pour aller dans la rue, ils sont abordés par les prostituées, fidèles à leur poste...

Urbain Gohier réclame des mesures décisives contre ces « empoisonneuses de la santé physique et morale ». Il en réclame de plus impitoyables encore contre les apaches. Pendant la première année de la guerre, ceux-ci avaient presque complètement disparu ; la criminalité avait brusquement décliné et les troubadours de presse se mirent à parler de l'influence régénératrice de la guerre.

lundi 7 mars 2011

Valeria Bruni Tedeschi Fume


- Je vous supplie de ne me le point demander, répondit-elle ; je suis résolue de ne vous le pas dire, et je crois que la prudence ne veut pas que je vous le nomme.
- Ne craignez point, Madame, reprit monsieur de Clèves, je connais trop le monde pour ignorer que la considération d'un mari n'empêche pas que l'on ne soit amoureux de sa femme. On doit haïr ceux qui le sont, et non pas s'en plaindre ; et encore une fois, Madame, je vous conjure de m'apprendre ce que j'ai envie de savoir.
- Vous m'en presseriez inutilement, répliqua-t-elle ; j'ai de la force pour taire ce que je crois ne pas devoir dire. L'aveu que je vous ai fait n'a pas été par faiblesse, et il faut plus de courage pour avouer cette vérité que pour entreprendre de la cacher.
Monsieur de Nemours ne perdait pas une parole de cette conversation ; et ce que venait de dire madame de Clèves ne lui donnait guère moins de jalousie qu'à son mari. Il était si éperdument amoureux d'elle, qu'il croyait que tout le monde avait les mêmes sentiments. Il était véritable aussi qu'il avait plusieurs rivaux ; mais il s'en imaginait encore davantage, et son esprit s'égarait à chercher celui dont madame de Clèves voulait parler. Il avait cru bien des fois qu'il ne lui était pas désagréable, et il avait fait ce jugement sur des choses qui lui parurent si légères dans ce moment, qu'il ne put s'imaginer qu'il eût donné une passion qui devait être bien violente pour avoir recours à un remède si extraordinaire. Il était si transporté qu'il ne savait quasi ce qu'il voyait, et il ne pouvait pardonner à monsieur de Clèves de ne pas assez presser sa femme de lui dire ce nom qu'elle lui cachait.
Monsieur de Clèves faisait néanmoins tous ses efforts pour le savoir ; et, après qu'il l'en eut pressée inutilement :
- Il me semble, répondit-elle, que vous devez être content de ma sincérité ; ne m'en demandez pas davantage, et ne me donnez point lieu de me repentir de ce que je viens de faire. Contentez-vous de l'assurance que je vous donne encore, qu'aucune de mes actions n'a fait paraître mes sentiments, et que l'on ne m'a jamais rien dit dont j'aie pu m'offenser.
- Ah ! Madame, reprit tout d'un coup monsieur de Clèves, je ne vous saurais croire. Je me souviens de l'embarras où vous fûtes le jour que votre portrait se perdit. Vous avez donné, Madame, vous avez donné ce portrait qui m'était si cher et qui m'appartenait si légitimement. Vous n'avez pu cacher vos sentiments ; vous aimez, on le sait ; votre vertu vous a jusqu'ici garantie du reste. 


mercredi 2 mars 2011

Serge Gainsbourg fume



Un artiste nantais a dévoilé mercredi un portrait de Serge Gainsbourg réalisé avec plus de 20.000 filtres de cigarettes, pour le vingtième anniversaire de la mort du chanteur gros fumeur, décédé le 2 mars 1991.

« J'ai commencé à mettre mes filtres de côté par souci écologique. Je me suis ensuite demandé ce que je pouvais en faire et tout d'un coup je me suis dit: mais bien sûr, Gainsbourg ! », a indiqué à l'AFP l'auteur, Jinks Kunst, connu dans la région nantaise pour ses pochoirs.