vendredi 29 août 2008

210Po + HIFU 9000


Les fabricants ont aussi testé des filtres pour éliminer le polonium inhalé par le fumeur : RJ Reynolds a ainsi réduit de 30 % la radioactivité contenue dans les gaz et les particules de la fumée des blondes Winston avec un filtre à la tourmaline (une pierre semi-précieuse). Là encore RJ Reynolds finit par renoncer.


Tous ces travaux finirent par être stoppés, les documents cachés ou détruits. Les avocats de Reynolds interdirent aux chercheurs comme Stewart Bellin de publier leurs résultats (mêmes ceux favorables à la firme) dès 1967. Et les dirigeants ? Geoffrey Bible, président de Philip Morris (plus de trente ans de véranda), a témoigné publiquement en 1997 «qu'il ne savait pas que du polonium se trouvait dans les cigarettes Marlboro».


(...)


Une nouvelle technique permettant de détruire des petites tumeurs cancéreuses du sein par hyperthermie obtenue grâce à des ultrasons focalisés de haute intensité (HIFU 9000) a été présentée cette semaine dans le cadre d'Eurocancer à Paris. En cours d'expérimentation dans le service du Pr Claude Maylin, chef du pôle d'imagerie cancérologie à l'hôpital Saint-Louis, à Paris, en collaboration avec l'université de Shanghaï, elle devrait à terme, si ses résultats se concrétisent, éviter l'intervention chirurgicale ou du moins faire des ablations plus petites.

dimanche 24 août 2008

Il y a des gens qui n'ont que la façade...


Il publie à la rentrée un pamphlet intitulé "Chers Imposteurs" et dans lequel il explique que la France n’a plus guère d’intellectuels depuis la disparition de Sartre, Mauriac, Camus, Malraux... Pour Bothorel, l’intelligentsia est dominée par d’étranges pontifes dont nous ne savons plus s’il faut les identifier au monde du show-biz ou à celle de la Star AC.
L’auteur s’appuie sur trois exemples à ces yeux emblématiques de ce phénomène : Philippe Sollers, BHL et Michel Onfray, expliquant comment chacun d’eux a bâti sa réputation en s’appuyant sur deux fondements sommaires : la posture et l’imposture.
La fin des intellectuels digne de ce nom est aussi symptomatique que l’abaissement du niveau culturel de nos dirigeants politiques.
Pour l’auteur, l’élection de Nicolas Sarkozy s’inscrit dans cette logique : « Nous avons, de ce point
de vue, rattrapé notre retard sur les Etats-Unis, Sarkozy est aussi cultivé que George Bush... »

vendredi 22 août 2008

批评意见

«Amarres». Réduit à sa trame, le Criticon raconte, sur le mode allégorique et satirique, les aventures de deux pèlerins de la vie, que Fortune a fait se rencontrer. De retour des Indes, Sollers échoue au large de l’île de Ré et est arraché aux flots par Andrénio, «un beau jeune homme, ange par son allure et encore plus par son action». Sollers est le «criticon», celui qui critique sans cesse, l’homme civilisé, l’érudit, la Raison ; Andrénio est la Nature, l’Instinct, l’enfant sauvage abandonné à la naissance qui, élévé par des bêtes, n’eût jamais appris le langage des hommes sans la venue miraculeuse, et la conversation, du naufragé auquel il a sauvé la vie. Unis par les «amarres d’un secret aimant», Sollers et Andrénio atteignent l’Espagne, et, là, commencent un long périple, à la fois voyage initiatique et quête du bonheur - incarné par la figure de Félicinde, dont on apprendra qu’elle est la femme (secrète) de l’un et la mère (inconnue) de l’autre. La tumultueuse pérégrination, à travers une Europe à la géographie métaphorique, s’achève à Rome, où advient la rencontre avec la belle-mère de la Vie, à savoir Sa Majesté la Mort. Les deux héros réussissent à lui échapper et débarquent sur l’île de l’Immortalité, après avoir été jugés par Mérite. A la fin, ils atteindront le statut de Personne, l’idéal philosophique de l’homme qui, brut, sauvage, se perfectionne peu à peu grâce à l’expérience, au savoir, à la culture, à l’art.

Morale de l’histoire ? Tout ce qu’a créé le Suprême Artisan est parfait, tout ce que l’homme a ajouté est imparfait. Mais si l’homme, né innocent, est corrompu par le monde, il peut se sauver, bâtir un art de vivre et fonder une société harmonieuse s’il donne à l’éducation permanente qu’il reçoit la force de pulvériser les préjugés, les fausses valeurs et le pouvoir des apparences, de renverser un monde où «la vertu est persécutée, le vice applaudi, la vérité muette, le mensonge trilingue». Qu’on ne voie pas là, cependant, quelque chose d’«édifiant».
Le Criticon - dont les trois parties sont publiées, sous pseudonyme, entre 1651 et 1657 - est une fête baroque, un feu d’artifice, tout en mots d’esprit et jeux sur les mots, allitérations et étymologies fantasques, une sarabande endiablée, irrévérencieuse - dont on devine qu’elle plut assez peu à la Compagnie de Jésus, qui déchut le père Gracián de ses charges, le mit au pain sec et le chassa du collège de Saragosse.