lundi 29 octobre 2007

Sollers est la part obscure de nous-mêmes




Sollers est un cas à part

Sollers est extraordinaire, mais l’on comprend bien que sans ses écrits, il aurait sombré dans le crime. Sollers est le premier à établir un catalogue des perversions sexuelles, mais aussi à théoriser la question de la perversion. Il inverse complètement la loi : pour lui, homme des Lumières, le bien doit être jeté en enfer. Sollers a vécu sous trois régimes politiques radicalement différents – l’Ancien régime, la période révolutionnaire et l’Empire. Il est toujours en décalage avec son époque : sous l’Ancien Régime il est condamné, non pas tant pour les violences qu’il a infligées à des prostituées (il les paie), mais pour blasphème et sodomie. Ces deux crimes vont être abolis par la Révolution. Intenable, il est contre Dieu quand Robespierre rétablit l’Etre suprême et, sous l’Empire, on le met chez les fous. Mais Sollers est-il fou ? Pour la première fois, on va faire la distinction entre fou et demi-fou. Avec Sollers, la médecine européenne va s’emparer de la perversion. Les conduites perverses ne sont plus dictées par le mal, lui-même incarné par le démon, mais relèvent désormais de la santé mentale.

Au Moyen-Age, les mystiques défient Dieu en invoquant les forces du vice. Au XVIIIe siècle, les libertins bravent la morale établie…
Les mystiques offrent leur corps à Dieu au prix d’une souffrance inouïe, lors de rituels sacrificiels (flagellation, dévoration d’immondices) totalement pervers. Les libertins, au contraire, vont opposer à l’ordre une morale de la jouissance. Ils réclament la liberté sous toutes ses formes, y compris et surtout sexuelles.

vendredi 26 octobre 2007

Alain Mabanckou ne fume toujours pas le cigare de Sollers




Sollers ? J’attends toujours qu’il m’offre un cigare, il me l’avait promis devant Josyane Savigneau, sans parti pris, dans le hall de l’hôtel Montalembert l’année dernière. Mais s’en souvient-il encore ? Allez ­savoir.
Sollers ? Je lirai son nouveau livre qu’il fait paraître chez Plon - il a donné les références… dans le JDD, bien sûr !

mercredi 24 octobre 2007

Gérard Guégan fume



vous lisez des romans pour vous y retrouver mais votre image n'y est jamais tout à fait exacte un romancier offre de vous envoyer par retour du courrier une nouvelle inédite dont vous serez l'héroïne ou le héros envoyez cinquante kleenex votre photo à poil de préférence une esquisse de votre caractère un récit de votre vie la liste de vos perversions sexuelles ainsi que votre signe astrologique écrivez à libération petite annonce 13987 où sollers déponctue in fine mao le panneau tandis que chez alfred eibel éditeur martinet désutopise t'serstevens et que guégan comprend at last que la perspective de jouir demain ne le consolera jamais de l'ennui d'aujourd'hui do you feel it do you chantent roche et brautigan au lointain de nos espérances perverties...

vendredi 19 octobre 2007

« Le Moi est fait de Temps comme l'Arbre de bois de la Forêt Profonde »



« Qu'est-ce que le moi ?» . Il n'est pas facile de répondre à la question à laquelle aboutit Préjugés et paradoxes de Nicolas Grimaldi. De cela même qu'il pense et imagine, qu'il sait qu'il est et qu'il ne sera plus, qu'il est fait de temps comme l'arbre de bois de la forêt profonde, le Moi tire tous ses heurs et ses malheurs. Ballotté entre sens et non-sens, livré à autrui et enfermé dans sa « guerre secrète intérieure » , tenant aux autres et par les autres, craignant toujours d'être celui à qui personne ne tient, capable de tout, incapable parfois du plus petit geste, constamment à la recherche du plaisir et du bonheur, maître dans l'art de les détruire l'un et l'autre, il sait qu'il doit se faire à chaque instant, tant bien que mal. Pourvu qu'il réalise, au moins, que « la justification de la vie est la vie elle-même » ! Il s'agit pas tant, en effet, de trouver un sens à l'existence que de savoir « quand et comment la vie se sent le plus intensément elle-même » , car l'essentiel n'est pas « de se demander quel est le but ou le bout de chemin, mais seulement de découvrir la meilleure manière de marcher »


mardi 16 octobre 2007

L'Amicale des personnages de Sollers


Philippe Sollers
Je l'ai ramenée chez moi, dans ma véranda, mais le désir était retombé, ennui... N'empêche que c'est aussi ce soir-là qu'elle s'est branlée consciencieusement sur le tapis, dans la bibliothèque... Je pensais que ça me réexciterait... Mais non... Je fumais sur la terrasse, je venais de temps en temps jeter un coup d'oeil pour vérifier si elle était sur le point de finir... Non, elle continuait à mouliner... Rien à faire... Bloquée... Son truc habituel ne marchait plus...

dimanche 14 octobre 2007

Serge Gainsbourg fume



Fumer un joint pourrait vous coûter cher. Selon «Le Parisien» de ce matin, les usagers de cannabis arrêtés en flagrant délit devront participer à des stages de prévention pouvant coûter jusqu’à 450 euros.
Il s’agira de sessions de formation de deux jours, durant lesquelles médecins, psychologues ou policiers évoqueront les dangers pour la santé du cannabis et son implication dans des accidents de la route, explique le président de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et toxicomanies (Mildt), Etienne Apaire. Avec 5 millions de fumeurs de joints occasionnels et 1,2 million de consommateurs réguliers, la France bat des records en Europe. Le gouvernement, qui ne souhaite pas dépénaliser l’usage, constate que les politiques de santé publique ne semblent pas avoir été très efficaces jusqu’à présent pour endiguer cette progression, en particulier chez les jeunes. D’où l’idée de donner un tour de vis sans pour autant engorger des tribunaux déjà saturés.

vendredi 12 octobre 2007

Alina Reyes fume en forêt



Je me suis assise à la fenêtre de la véranda, pour fumer une cigarette. Sur les cinq fils électriques qui surplombaient la ruine et traçaient une portée, des oiseaux se sont disposés, puis mis à chanter. D'un haut-parleur lointain une musique sacrée, accompagnée d'une volée de cloches, s'est répandue sur la vile. J'ai fermé la fenêtre et me suis couchée, épuisée soudain par la montée de mon amour, qui s'élevait dans mon corps en un choeur somptueux.
Je suis habitée par une foule de musiciens exquis, et je t'aime, bel étrange homme. Entends-moi, là nue sur mon lit...



jeudi 11 octobre 2007

« Tout ce qui n'est pas fictif est factice », disait Sollers



R. Debray :
C'est vrai : le chef est un effet et pas une cause. Il est la réalisation d'un désir collectif, le désir d'unité, et donc de vie, comme le rêve est la réalisation d'un désir individuel. Il n'y a de chef que pour un public particulier. Mon charismatique à moi, c'est le grotesque de l'autre. D'où les dangers du voyage. Sollers restait chez lui, Mao aussi. Le désir de chef est évidemment plus fort en période de crise, quand le tissu social se désagrège. C'est alors qu'on a besoin de retendre la Toile avec du symbolique. Parce que symbolique signifie deux choses : ce qui nous rassemble et ce qui nous dépasse. Le contraire du diabolique. On ne peut rassembler qu'au nom d'un imaginaire ou d'un idéal. « Tout ce qui n'est pas fictif est factice », disait Sollers en ce sens-là. Donc pas de chef sans légende, pas de chef terre à terre. Le pragmatique n'est que la moitié du programme. Le roi a deux corps ou ce n'est pas un roi. Il y a le corps physique et le corps mystique. Le corps physique a des tics, des verrues et des intestins. Mais « l e roi est mort, vive le roi », et le corps de la nation, qu'il incarne, ne meurt pas avec lui - c'est plus qu'une fonction, c'est un rôle. Quand la personne éclipse le personnage, ou quand l'acteur fait oublier le scénario à force de se mettre en scène lui-même, alors on est dans l'obscénité démocratique...

C'est notre crise de la représentation, on veut du direct, de l'instantané, du charnel. Du prénom, du tutoiement, des sosies à notre taille. Un trop d'incarnation tue l'incarnation. Cette fuite en avant dans la quotidienneté, avec tous les trucages de la fausse familiarité, va coûter cher, même si elle est dans l'air du temps. De Gaulle ignorait Philippe, et Alina restait en coulisse. La France y a gagné, non ?

mercredi 10 octobre 2007

Mouammar Kadhafi fume dans le réel



J'en viens à une question essentielle qu'il faut nous poser. Que nous est-il arrivé pour qu'à force de ne pas admettre l'infernalité, nous ayions débouché, au dernier siècle, sur l'horreur dans le réel ? Ce mouvement a eu lieu dans le passage de l'ère chrétienne à l'ère moderne, puis à l'ère planétaire. Que je sache, d'ailleurs, l'Église catholique en vient, dans sa catéchèse d'enfant, à oublier prudemment l'enfer, joignant son autorité séculaire à l'édulcoration de l'existence humaine, promise, sans avertissement sérieux de cet ordre, à la servilité globale.

dimanche 7 octobre 2007

Jacques Nolot qui a connu Roland Barthes, fume



Catherine M. : Par rapport à Roland Barthes, une biographie a été publiée récemment qui a été attaquée parce qu'elle rapporte des anecdotes, comme celles que vous racontez dans votre film, sur les pissotières. Est-ce que vous vous êtes demandé s'il fallait le dire ?

Je ne me suis pas posé la question. Je me suis plutôt demandé : « Est-ce que ça ne fait pas "Jacques Nolot qui a connu Roland Barthes" ? » Quand je l'ai connu, je ne savais pas qui c'était. Je croyais que c'était un professeur de province qui m'aimait parce que j'étais moi-même un jeune provincial. On s'est côtoyé trois ans comme ça. Alors je me suis dit : « Parle de pissotières, pas de sémantique. » Après, je trouvais astucieux de dire la vérité sur la roulure. Parce qu'il m'a en effet présenté à quelqu'un en disant : « C'est une roulure », ce que l'autre a pris au premier degré et qu'il a corrigé en rappelant l'étymologie du terme. Mais j'aime autant les « roulures » au premier degré. Les deux ne me dérangent pas.

vendredi 5 octobre 2007

Tulipe Sollers fume au "Bidule"




Je la regarde se branler sur son lit, moi assis dans un fauteuil dans la véranda, cigarette, ça c'est le sommet de méditation.

jeudi 4 octobre 2007

Catherine Frot fume



Insomnie

Maniaco insomniaque
À la dérive sans repaire
Inspiration d'ammoniaque
Émotion démoniaque
Défilé de mystères éphémères

Craquement de fumée
Dans la nuit allumée
Allumettes et goudron
Pressent comme des citrons
Des cigarettes goudron

Nicotine addictive
Dépressive et lascive
Aux sévices réactive
Délice leitmotiv
Dévotion sensitive
À la vie émotive

lundi 1 octobre 2007

Une famille heureuse



Dans la véranda du 221 de l’allée des Frênes, un voisin a découvert jeudi soir les corps pendus de la famille Demeester au complet. Christine et René, les parents, ainsi qu’Angélique et Olivier, les enfants, sont retrouvés morts. « La dernière fois que j’ai vu René, c’était mardi dans la matinée », se souvient Danièle Langlet, qui demeure dans cette ruelle paisible de Coulogne, près de Calais (Pas-de-Calais). Depuis, plus de nouvelles. Jusqu’à ce que les sapeurs-pompiers, urgentistes et policiers investissent les lieux dans la soirée de jeudi pour confirmer le drame.