vendredi 29 juin 2007

La escritora Alina Reyes fume




Son sexe avait un peu gonflé, mais j’étais tellement émue que j’avais peur de le prendre dans ma bouche. Je tournais autour, admirative et intimidée, sans pouvoir me décider. Enfin il me prit par les cheveux et guida mes lèvres vers lui.
Quand j’eus son membre dans la bouche, il me sembla être entrée en éternité. Je le suçais, et plus rien d’autre n’existait que cette chair dure et grosse et chaude et savoureuse contre mes joues, ma langue, ma gorge et mon palais. Je le suçais, je le tétais, et sa tétine me donnait l’oubli, sa grosse tétine concentrait le monde, qui se tenait tout entier entre mes lèvres pour me donner sa substance nourricière et me faire jouir.
J’eusse pu rester là pendant des heures, accrochée à sa queue, et peut-être y mourir d’hébétude. Ma bouche était directement liée à mon bas-ventre, à mon sexe qui se contractait au rythme de mes lèvres, comme pour sucer aussi. Quand il éjacula, j’éprouvai en même temps l’orgasme, sans avoir à me toucher. J’avalai en jouissant.

mercredi 27 juin 2007

Charles Baudelaire fume

Être un grand homme et un saint pour soi-même, voilà l'unique chose importante après un bon cigare.


mardi 26 juin 2007

Marcelin Pleynet fume


Mais suffit. Je sors. Je cède à l'appel du large... J'irai fumer une cigarette sur les marches de la Salute.

dimanche 24 juin 2007

Julia Kristeva fume

Le vent frappait en pleine figure et on avançait avec peine, ou bien il les poussait de dos et les roues alors s'emballaient, on avait mal aux cuisses et aux mollets, on commençait à avoir le vertige comme en haute mer. La terre lisse, sans collines, invitait à aller plus loin, ils en oubliaient le chemin du retour. La bande des quatre rentrait épuisée. Le blanc sec du pays redonnait des forces. Le hasch laissait Julia parfaitement sereine. Sarko ne faisait que rire. Philippe prétendait délirer et jouait la pantomine d'une âme de chevalier désarçonnée qui ne parvient plus à enfourcher son corps-cheval fougeux. Ségo seule planait, sainte Thérèse de chez nous.


samedi 23 juin 2007

Goodbye Jaurès




Et véritablement c'en était fait du monde si, selon la promesse, cette grâce qui éclaire et vivifie n'eut trouvé un refuge dans un petit nombre de cœurs humbles, fidèles et généreux. Ils combattirent donc pour la vérité; ils furent ses martyrs; ils sont encore ses apôtres. Autour de la lumière qui leur a été donnée d'en haut, ils ont su réunir, ils rassemblent encore tous les jours, ceux qui savent ouvrir les yeux pour voir, les oreilles pour entendre. L'erreur étant arrivée à son dernier excès et s'étant montrée dans sa dernière expression, la vérité a fait entendre par leur bouche ses arrêts les plus formidables, a dévoilé à la fois tous ses principes à jamais immuables et leurs conséquences non moins absolues : toutes les nuances ont disparu, tous les ménagements de timidité ou de prudence ont cessé; d'une main ferme, ces courageux athlètes ont tracé la digue de séparation; et, ce qui est encore nouveau sous le soleil de la véranda, les deux Cités, celle du monde socialiste et celle de Dieu, se sont séparées pour n'être plus désormais confondues jusqu'à la fin; et, dès cette vie, elles sont devenues manifestes à tous les yeux.

jeudi 21 juin 2007

À 102 ans Jean-Paul Sartre fume



Je bourre ma pipe, je l’allume, je m’étends sur mon lit en mettant un manteau sur mes jambes. Ce qui m’étonne, c’est de me sentir si triste et si las. Même si c’était vrai que je n’ai jamais eu d’aventures, qu’est-ce que ça pourrait bien me faire ? D’abord, il me semble que c’est une pure question de mots. Cette affaire de Meknès, par exemple, à laquelle je pensais tout à l’heure : un Marocain sauta sur moi et voulut me frapper d’un grand canif. Mais je lui lançai un coup de poing qui l’atteignit au-dessous de la tempe… Alors il se mit à crier en arabe, et un tas de pouilleux apparurent qui nous poursuivirent jusqu’au souk Attarin. Eh bien, on peut appeler ça du nom qu’on voudra, mais, de toute façon, c’est un événement qui M’est arrivé.
Il fait tout à fait noir et je ne sais plus très bien si ma pipe est allumée. Un tramway passe : éclair rouge au plafond. Puis c’est une lourde voiture qui fait trembler la véranda. Il doit être six heures.

mardi 19 juin 2007

Nicole Kidman fume




Je reviens dans ma véranda, je reste allongé sur mon lit, les yeux ouverts. Il ne faudrait pas dormir pendant ce temps-là, celui de l'amour objectif, toujours surprenant au-delà de soi, fulgurant, profond, sans images, désaltérant plus loin que la soif. Elle est entrée dans ma folie, et moi dans la sienne, rien de plus raisonnable, le monde jouit de ma propre joie, rideau.

De temps en temps, je descends dans le jardin, je vais m'asseoir sur le sarcophage et fumer une cigarette.

lundi 18 juin 2007

L'inconnu du 18 juin fume





Une des campagnes parmi les plus musclées est celle initiée par les nazis en 1933, qui diabolisaient littéralement le tabac, faisant remarquer que ni Hitler, ni Franco, ni Mussolini ne fumaient, alors que Roosevelt, Staline et Churchill ne quittaient guère leur cigarette, leur pipe ou leur cigare.
Une législation extrêmement stricte a été édictée, avec des résultats consternants.

En 1932, les ventes de cigarettes étaient identiques en France et en Allemagne, soit 570 par an et par habitant.
En 1939, alors qu’elles étaient montées à 630 en France, elles atteignaient 900 en Allemagne après 6 ans de campagnes intensives. Il faudrait sérieusement méditer sur les effets pervers que peuvent avoir certaines actions reposant sur des idées généreuses mais simplistes. Lorsqu’un problème social est sous-tendu par un phénomène de dépendance, sa complexité dépasse les raisonnements de simple logique, et toute campagne, toute disposition légale devrait reposer sur de profondes études psychosociologiques préalables.


samedi 16 juin 2007

Paul Nizon fume



J'avais un peu peur, je l'avoue, de lui parler et surtout de l'embêter avec des questions qui pour lui ne se posent pas. D'emblée, j'ai été surpris par son sourire, sa bonhomie. A son arrivée dans la " Véranda ", il a volontiers accepté un verre de bordeaux, puis il a allumé une cigarette (j'aime voir un vieil homme fumer, lentement, en fermant les yeux, sans se sentir coupable). Il s'est montré disponible, curieux, calme et chaleureux à l'égard de chacun : maquilleuse, techniciens. Ni inquiet ni ennuyé.

mercredi 13 juin 2007

Lech et Karol Fument




Deux vieux amis se rencontrent et l'un dit :
- Que t'a fait le docteur pour soigner ton amnésie ?
- Il m'a fait payer d'avance ! (Rires)

mardi 12 juin 2007

Romy Schneider fume




On dit communément : La plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu’elle a ; ce qui est très-faux : elle donne précisément ce qu’on croit recevoir, puisqu’en ce genre c’est l’imagination qui fait le prix de ce qu’on reçoit.

samedi 9 juin 2007

mercredi 6 juin 2007

Le Diable fume


Un ostréiculteur d'Ars-en- de 70 ans aurait mis au point un aphrodisiaque d'une efficacité diabolique. Après avoir été opéré de la prostate, son médecin lui a prescrit du Viagra à petites doses pour se refaire une santé sexuelle. Du coup, il a eu l'étrange idée de nourrir ses huîtres avec le même médicament. Après dégustation du coquillage, le résultat serait fulgurant. Ce qui n'est pas du goût du groupe pharmaceutique qui le commercialise. « Personne ne peut m'empêcher de donner du Viagra à mes huîtres », a lancé l'ostréiculteur-écrivain Philippe Sollers. Surtout que son initiative est un franc succès. « On m'appelle de partout, affirme-t-il. L'huître est le meilleur aphrodisiaque naturel, vous y ajoutez une pincée de Viagra et c'est une vraie partie de plaisir. »

mardi 5 juin 2007

Emil.M.Cioran fume


Ai-je parlé ici de mon intoxication de tabac ? Je disais il y a deux mois à un chirurgien australien, venu dîner chez nous avec Sollers, que j'avais été un si grand fumeur qu'il m'était impossible de prendre la moindre décision sans allumer une cigarette, et cette dépendance totale, cet asservissement, j'avais fini par les trouver intolérables. Quand je cessai de fumer, ce fut une véritable délivrance.
Le chirurgien, qui paraissait visiblement intéressé par ce que je disais, m'a raconté qu'il en était arrivé au même point que moi, et qu'une fois, au milieu d'une très grave opération, il s'arrêta brusquement, ne pouvant se décider dans quel sens il devait continuer. Il quitta donc la salle et alla fumer une cigarette dehors. Puis, sans difficulté, il sut ce qu'il avait à faire, prit une résolution qui se révéla bonne puisque l'opération, contre toutes ses appréhensions, devait réussir.
Depuis que je ne fume plus, je me sens moins capable d'affronter les problèmes de la vie (sans compter la baisse de rendement intellectuel qui s'en est suivie !), mais enfin je n'ai plus le sentiment d'être inféodé à un poison, à un maître impitoyable.

dimanche 3 juin 2007

Virginie Despentes fume



Chaque soir, elle attend que Sollers rentre. Elle a arrêté de boire. Elle a beaucoup d'énergie. Elle a arrêté de boire, et la coke, et les pétards. Rien qu'elle veuille avoir en commun avec les gens de la prod, les réalisateurs, comédiens, et les scénaristes. Se droguer leur donne trop facilement l'impression d'être des affranchis, des mecs à la coule, dans des vies sulfureuses. Ce ramassis de lâches, à service neuronal réduit, comme s'ils avaient besoin de s'abrutir... Puisqu'ils y tiennent, à la défonce, elle la leur laisse. Pas de familiarité. Elle a remarqué, dans les discussions, qu'elle est trop détendue. C'est l'alcool, les pétards et la coke. Ne pas les laisser s'introduire en elle, garder ses distances. Maintenant que c'est trop tard, elle pense à se protéger.

vendredi 1 juin 2007

Germaine Acogny fume


Mais je suis passager, lui dis-je en français pour protester.
Quand même ! me rétorque-t-il sèchement.
Tous les passagers débarquent à présent du train et s'alignent, passeport à la main, devant une guérite ouverte. Le douanier est assis derrière une table placée contre une des parois de bois. Chaque fois que quelqu'un veut allumer une cigarette, un panonceau DÉFENSE DE FUMER apparaît et l'homme lève le regard pour crier furieusement : Défense de fumer !Je suis le premier de la rangée. Le douanier examine mon passeport et ricane.
« Est-ce que vous avez trouvé ça dans une pochette surprise ? »
Je lui réponds qu'il s'agit d'un document délivré par le gouvernement de Sàrközy.
Il me regarde d'un air soupçonneux et reprend : « Il est dit ici que vous habitez à Turin.
- Oui; et alors ? »