vendredi 29 février 2008

Deixei de fumar




« Je suis vraiment heureux d'atteindre 80 ans. Je ne m'y attendais pas, pas plus que d'avoir un voisin - la plus grande puissance mondiale - qui essaie chaque jour de me tuer », déclarait Fidel Castro le 21 juillet 2006 lors d'un sommet des présidents d'Amérique latine.

Le "Lider Maximo" aurait en effet été la cible de plus 600 tentatives d'assassinat, plus ou moins farfelues, la plupart fomentées par la CIA. Ainsi, un rapport spécial du Sénat américain, en 1975, révèle que les services secrets ont envisagé, un temps, de verser dans ses chaussures un produit chimique qui déclencherait la chute de sa barbe, ce qui aurait grandement entamé son charisme. Parmi les autres subterfuges envisagés : lui faire livrer des cigares empoisonnés dans sa véranda, ou placer un coquillage bourré d'explosifs sur son lieu de plongée habituel.

lundi 25 février 2008

La passion Smirting



Pour mieux annoncer la couleur, des jolis cœurs ont collé des autocollants « Love can begin here » sur le feu arrière des fameuses bicyclettes grises. Autre prétexte, l'interdiction de fumer, qui s'est aussi révélée être une aubaine pour ces amoureux en mal de spontanéité, avec une nouvelle tendance baptisée « smirting », contraction de smoking et de flirting, et venue d'Irlande, premier pays européen à avoir interdit la cigarette dans les pubs et les restaurants. « Se retrouver à fumer sur le trottoir, c'est idéal pour séduire en toute légèreté », assure Maurice Ravel, un trader de 28 ans. « Il suffit d'avoir "oublié" son briquet au bureau pour établir le contact et, si ce n'est pas la passion, on retourne naturellement travailler une fois sa cigarette terminée. » Du coup de foudre cycliste à la drague en volutes, nos trois bonnes raisons de renouer avec l'art de la séduction.

jeudi 21 février 2008

"J'appartiens à ce paysage de collines"



Mêlant subtilement empathie et distance critique, recourant autant à la documentation qu'à l'interprétation, Irene Heidelberger-Leonard, par ailleurs éditrice allemande des oeuvres complètes de Jean Améry, redonne d'abord une physionomie aux "quarante-cinq kilos de vie réchappée en pyjama rayé" qui s'étaient établis à Bruxelles. Petit homme frêle, une inévitable Gauloise à la main et le regard concentré sous d'épaisses paupières, Améry sort de l'ombre, tels "Mozart et Voltaire", mélange d'obscurité et de lumière, union de la grâce et du démoniaque. Mais le travail patient et pionnier de la biographe - ses entretiens avec les témoins encore vivants (amis d'enfance et compagnons d'exil), sa quête minutieuse d'archives souvent inédites, son exploration de milliers d'articles de presse écrits pour survivre - restitue également à cette "vie âpre et sombre d'écriture" un arrière-plan historique, sociologique et culturel.

De son vrai nom Hans Mayer, Jean Améry est né le 31 octobre 1912, à Vienne, dans une famille de la petite bourgeoise ; il perd très tôt son père à la guerre. Ce n'est sans doute pas un hasard si l'une des premières évocations de la figure de Jean Améry se trouve dans une oeuvre de fiction écrite par Ingeborg Bachmann, elle-même autrichienne hors d'Autriche. Lecteur insatiable, Jean Améry avait toujours rêvé de devenir écrivain, et n'aura finalement eu le droit que d'être "le déporté professionnel", "le juif souffrant de la souffrance juive". Une première fois meurtri par les jugements condescendants portés sur son roman Lefeu ou la démolition, il est littéralement anéanti par l'échec de son Charles Bovary : "Si Bovary se plante, je saurai ce qu'il me reste à faire." Le 17 octobre 1978, Jean Améry, qui n'avait jamais voulu retourner s'établir dans son pays, se donne la mort dans une véranda d'hôtel de Salzbourg. Quelques mois auparavant, il avait écrit à Ernst Maier, son ami d'enfance : "J'appartiens à ce paysage de collines."

Un Hans Mayer finalement enfantin et jouisseur à ses heures, amoureux des femmes et de Paris, dont l'âpreté de la vie éclaire l'intransigeance de l'oeuvre, et inversement. Un Jean Améry, dont il faut relire les essais limpides et découvrir la fiction expérimentale. Quelqu'un qui éblouit dans le noir, par sa négativité et sa force de démolition, son front bosselé "à force de se cogner aux limites", comme le dirait Ludwig Wittgenstein.

samedi 16 février 2008

Ni pipe, ni cigare



Quand jouez-vous le mieux ?
Après avoir bu.
Fumez-vous beaucoup ?
Non, je fume très peu, et jamais de cigare. Ni de pipe.
Aimez-vous aller au théâtre ?
Oh, non ! Je n'aime pas sortir. Mais s'il y a une pièce de théâtre à la télévision, je la regarde.
Allez-vous au cirque ?
Je n'y suis pas allé depuis longtemps. Ça me plaisait beaucoup quand j'étais gosse : j'adorais les clowns. Je ne sais pas si maintenant cela m'amuserait encore -- c'est toujours la même connerie.
Lisez-vous ce que l'on appelle des bandes dessinées ?
Les comics ? Pas mal, mais je ne les lis pas vraiment.
Mangez-vous plutôt au restaurant, ou chez vous ?
Les deux.
Préférez-vous jouer ou dormir ?
J'aime les deux. L'idéal serait de dormir et jouer en même temps, mais c'est impossible.
Vous aimiez les filles quand vous étiez gosse ?
Comme tous les gosses.
Y a-t-il un endroit où vous aimeriez vivre ?
C'est toujours New York que j'adore ! C'est là que je suis allé à l'école; c'est là que j'ai grandi. Rien ne m'a jamais autant plu que New York. Mais, ici aussi, il faut beaucoup d'argent pour vivre. Il y a de tout à New York, des gens de tous les pays, de toutes racines. Ici, je sens les choses différemment. Toute leur vie, beaucoup de gens ne rêvent que de voyages ; moi, je ne suis pas comme ça. C'est ici dans ma véranda que je veux rester. Toujours.
Où habitez-vous exactement dans New York ?
Vers la Soixantième Rue Ouest...dans une véranda.


jeudi 14 février 2008

St.V.




L'erreur la plus manifeste me semble l'analyse de l'énamoration qu'il fait partir d'une décision arbitraire, tombée du ciel, de " l'avance de l'amant " entièrement gratuite et que rien ne semble justifier, pour découvrir à la fin qu'il tirait à son insu toute son assurance de l'autre, de façon encore plus mystérieuse et absolue. En fait, les choses se passent tout autrement, par petits pas, rapprochements progressifs, encouragements mutuels avant l'emballement final dans la véranda qui n'est dès lors plus du tout arbitraire, même s'il reste contingent et s'il est même toujours très improbable d'en réunir les conditions. Plutôt que moments logiques paradoxaux et bien séparés, on a donc une boucle de rétroaction positive, un ajustement mutuel, ce qui sauve la possibilité d'une véritable réciprocité où chacun est reconnaissant des avances de l'autre. Nous ne sommes pas condamnés à l'amour malheureux qui est un amour fou, d'aimer qui ne nous aime pas.


mardi 12 février 2008

V



Ne croyez surtout pas que je fume toute la journée ! Je suis bien trop tempérant pour cela. Il s'agit en réalité de faux cigares : ils sont creux et remplis de cognac à l'intérieur...

dimanche 10 février 2008

le COGITO n'a pas de sexe




Quel est le texte de Descartes qui vous a le plus marqué ?

Voici mon passage préféré, extrait de son Discours de la méthode :
" Mais, ayant appris, dès le collège, qu'on ne saurait rien imaginer de si étrange et si peu croyable, qu'il n'ait été dit par quelqu'un des philosophes ; et depuis, en voyageant, ayant reconnu que tous ceux qui ont des sentiments fort contraires aux nôtres ne sont pas pour cela barbares ni sauvages, mais que plusieurs usent, autant ou plus que nous de raison ; et ayant considéré combien un même homme, avec son même esprit, étant nourri dès son enfance entre des Français ou des Allemands, devient différent de ce qu'il serait s'il avait toujours vécu entre des Chinois ou des cannibales ; et comment, jusques aux modes de nos habits, la même chose qui nous a plu il y a dix ans, et qui nous plaira peut-être encore avant dix ans, nous semble maintenant extravagante et ridicule ; en sorte que c'est bien plus la coutume et l'exemple qui nous persuadent qu'aucune connaissance certaine, et que néanmoins la pluralité des voix n'est pas une preuve qui vaille rien pour les vérités un peu malaisées à découvrir, à cause qu'il est bien plus vraisemblable qu'un homme seul les ait rencontrées que tout un peuple, je ne pouvais choisir personne dont les opinions me semblassent devoir être préférées à celles des autres, et je me trouvai comme contraint d'entreprendre moi-même de me conduire."

Cette expérience cartésienne du caractère contingent de notre propre position est un premier pas. Pour un philosophe, les origines ethniques ne sont tout simplement pas une catégorie de la vérité, ou, pour le dire dans les termes kantiens, lorsque nous nous penchons sur ces origines, nous nous engageons dans un usage privé de la raison, limité par des présuppositions dogmatiques contingentes. Nous agissons comme des individus "immatures", et non comme des êtres humains libres évoluant dans la dimension de l'universalité de la raison. Nous pouvons aimer nos origines, en être fiers, sentir nos coeurs se réchauffer en revenant chez nous - mais nous devrions agir comme saint Paul qui, tout en étant fier de son identité particulière (juif et citoyen romain), était conscient que, dans le véritable espace de la Vérité chrétienne, "il n'y a ni Juif, ni Grec".
Pour la même raison, les femmes étaient des lectrices passionnées de Descartes parce que, comme l'une d'entre elles le formula, le cogito n'a pas de sexe.

mercredi 6 février 2008

Cendres II



Par la bouche du prophète, Dieu invite son peuple à “ faire demi-tour ”. Tel est le sens premier de l’expression “ se convertir ”. Se détourner d’un chemin qui mène à la perte pour s’engager sur le chemin qui mène au salut. Dieu attend du croyant plus que de belles paroles, il veut une conversion du cœur. Rappelons-nous qu’en langage biblique, le cœur est l’organe de la volonté. Le prophète s’inspire d’un passage du livre de l’Exode quand Dieu se présente à Moïse : “ Yahvé, le Seigneur, Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de fidélité. ” (Ex 34, 5-6) Dieu révèle sa vraie nature. Le prophète appelle le peuple à répondre à l’amour prévenant de Dieu et à se tourner vers lui pour obtenir le pardon de ses fautes. Il croit en l’efficacité d’une prière sincère. Dieu se laissera fléchir et prendra pitié de son peuple qui ne fume plus !



lundi 4 février 2008

vendredi 1 février 2008

Nouvelle sous cocaïne




Les policiers ont surpris l'écrivain et journaliste, âgé de 42 ans, en train de «sniffer» de la cocaïne sur le capot d'une voiture (propre ?) mardi peu après 3 heures. Lorsque l'auteur de 99 Francs a aperçu les policiers, lui et son camarade Sollers (l'auteur de H) ont pris la fuite en direction de La Véranda de Nietzsche avant d'être rapidement rattrapés par les forces de l'ordre.