mardi 13 novembre 2007

Raphaël Sorin fume trop





Je sais depuis longtemps ce qui te tracasse : « Etre Antonin Artaud ou rien. » Egaler Picasso. Ressembler à Mozart. Dépasser Proust. Et Dante ou Homère. En art, une œuvre ne suffit pas, même géniale. Souvent, à un détail près, tu deviens une légende ou reste un quidam. Des légendaires, j’en ai approché : Godard (boyard maïs), Burroughs (imper et galure d’extraterrestre), Gainsbourg (montre Cartier), Hallier (œil de verre), Warhol (perruque blanc et vert), Lebovici (Monsieur Motus). Et Sollers ? J’ai beau chercher, rien. Une des plus belles histoires de culte poussé jusqu’au bout me revient : l’affichiste Savignac raconte que, admirateur et élève de Cassandre, il fumait les mégots du Maître.
Qui fumera les tiens, Philippe ?



1 commentaire:

Anonyme a dit…

Sur des violons tziganes débridés, je danse entre Patrick Chesnais, Jacques Toubon et l’éditeur Raphaël Sorin dont j’ai beaucoup aimé l’épouse. Une femme d’esprit à la langue acérée qui fume le cigarillo, mais quand Frankie Jordan se met à chanter ses tubes yéyé, elle révèle un coeur tendre en enlaçant son mari pour un slow collé-serré.