jeudi 19 novembre 2009

L'huile Sollers congratule la Goncourt nationale

15 h 20, chez Gallimard.


Quelques huiles - le patron de Folio, celui des ventes, Sollers - la congratulent, mais ni haie d'honneur ni banderole, pas vraiment le genre de la maison. Direction les petits bureaux du service de presse, le centre névralgique de l'après-Goncourt. Où l'on apprend que Frédéric Mitterrand a essayé de la joindre à plusieurs reprises. Elle le prend au téléphone. Alors, il a lu votre livre ? " Non, mais il l'a offert à sa mère, et il m'a félicité." TF1, Arte, Le Monde, les médias s'enchaînent.

Entre temps, elle a appelé l'écrivain Jean-Yves Cendrey, son mari, toujours à Berlin où ils vivent depuis deux ans. Elle aimerait bien qu'il vienne avec Romaric, leur dernier fils, quitte à lui faire rater l'école. France-Info, qui la suit toute la journée, lui demande : "Qu'est-ce que cela vous fait de revenir ici, chez Gallimard ? " "Rien, pourquoi, j'étais là il y a dix jours." Pas une once d'acrimonie dans cette réponse lapidaire, mais Marie ne brode pas, tout simplement. Son discours se rode : Oui, le fait d'être la dixième femmes primée en 103 ans de Goncourt importe ; oui, ce beau prix "récompense 25 ans de métier, d'opiniâtreté" ; oui, le continent africain - son père est sénégalais - qu'elle connaît encore mal l'intéresse de plus en plus ; oui, la question de l'exil la touche. "Moi-même, à Berlin, je vis un exil, certes luxueux, choisi, désiré et heureux. Malgré tout, c'est un exil."; non, elle ne souhaite pas s'exprimer sur l'identité nationale, un débat qu'elle n'a pas suivi dès le début.

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