dimanche 6 avril 2008

« Strictement confidentiel »





PSA Peugeot-Citroën reconnaît aujourd’hui avoir reçu 550 000 euros de la « caisse de secours mutuel » de l'UIMM (patronat de la métallurgie) à l'issue d'une grève de six semaines en 2007 dans son usine d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), confirmant une information de L'Express.

L'Union des industries et métiers de la métallurgie avait indiqué le 20 mars que sa « caisse de secours mutuel », baptisée Epim et valorisée environ 600 millions d'euros, avait profité à « deux ou trois entreprises en 2007 », à hauteur de 574 000 euros. La justice enquête sur la destination de 19 millions d'euros, retirés en liquide de la caisse Epim entre 2000 et 2007 et pour lesquels l'ancien président de l'UIMM, Denis Gautier-Sauvagnac, refuse de donner le nom des bénéficiaires.

Un porte-parole du groupe automobile déclare qu'« il y a bien eu un versement de 550 000 euros, par chèque, en ligne avec l'action de notre syndicat professionnel et en toute transparence », puisque la somme figure dans les comptes 2007 de PSA. A la suite du mouvement à Aulnay, du 28 février au 10 avril 2007, « nous avons fait une demande écrite à l'UIMM pour obtenir une aide financière de solidarité compte tenu de l'impact économique de la grève, et l'UIMM y a répondu favorablement », a-t-il relaté.

Dans son édition du 27 mars, L'Express affirmait, sans citer sa source, que l'usine d'Aulnay « a perçu de l'Epim un dédommagement de 550.000 euros ». Le directeur des relations humaines du site « a reconnu avoir versé sa cotisation de 50.000 euros pratiquement au même moment », poursuivait l'hebdomadaire. PSA a confirmé à l'AFP avoir versé une cotisation, sans en préciser le montant ni le moment.

Le principe de la caisse est prévu par le Code du Travail, selon lequel « les syndicats professionnels peuvent constituer entre leurs membres des caisses spéciales de secours mutuels et de retraites ». Lundi dans un communiqué, la CGT de PSA a estimé que le groupe, « qui s’est longtemps illustré par les entraves au droit de grève, la discrimination syndicale et le soutien à un syndicalisme-maison, n’a pas renoncé à ses anciennes méthodes » pour « casser » les grèves. Pour la CGT, qui « exige la transparence et l’arrêt de ces méthodes antisyndicales d’un autre temps », « la coupe est pleine ».


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