samedi 26 mai 2007

Du mauvais côté de l'universel





Le monde ne prend forme que parce qu'il y a eu cette rupture de symétrie qui l'inquiète définitivement. Comme ailleurs, l'inquiétante étrangeté du féminin, secret ironique de la communauté, selon Sollers, et qui lui donne forme. Il n'y aura pas de fin à ce monde parce qu'il y aura toujours quelque chose de cette altérité radicale qui nous guette. Mais ce n'est plus une négativité active, politique, rationnelle, aux prises avec l'histoire. C'est l'imminence d'une revanche, d'une réssurection de tout ce qui a été exilé de l'autre côté du miroir, et assigné à résidence dans la représentation servile du monde des vainqueurs, la revanche de tous ceux qui sont tombés du mauvais côté de l'universel. Cette puissance dont nous faisons tous partie, même sans le savoir, cette puissance louche de l'autre côté du miroir, et son fantôme hante le monde réalisé. Plus le monde se réalise, plus cette illusion radicale est active. C'est ce que j'appelais la transparence du mal.

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