dimanche 27 mai 2007

Dieu fume


... Cependant vers trois heures du matin, avant le lever du soleil, je vis partir le la nuée retentissante des courants de lumière blanche qui se croisèrent sept fois et en se croisant ainsi se divisèrent en rayons isolés et en larmes de feu qui tombèrent sur la maison et ses dépendances. Le point où se coupaient les sept courants lumineux était entouré d'une lumière semblable à celle de l'arc-en-ciel, et je vis s'y dessiner comme une figure resplendissante qui planait en l'air. Il me sembla aussi voir aux épaules de cette figure des ailes qui s'étendaient au lion : toutefois, je ne puis pas dire que ce fussent des ailes à proprement parler : car tout en elle ne semblait être qu'une effusion de lumière. En ce moment, la maison dans toute son étendue fut entièrement inondée et pénétrée par la lumière. Je ne vis plus la lueur de la lampe à cinq bras.

Tous ceux qui se trouvaient réunis au cénacle semblaient pétrifiés, ravis en extase : ils levaient instinctivement leur visage en l'air, comme des gens altérés, et je vis entrer dans leur bouche des jets de lumière semblables à de petites langues de feu flamboyantes : ils semblaient aspirer le feu, le boire pour étancher leur soif : on eût dit que leur désir était une flamme qui s'élançait hors de leur bouche à la rencontre de cette autre flamme céleste. Ce feu divin se répandit aussi sur les disciples et sur les femmes qui étaient dans le vestibule, et toute la masse lumineuse se fondit pour ainsi dire comme une nuée qui se résout en pluie de lumière. Les langues de feu qui descendirent sur chacun des assistants différaient quant à l'éclat et à la couleur. Plusieurs personnes furent réveillées par ce bruit semblable à celui d'un vent impétueux. L'Esprit Saint remua vivement beaucoup de disciples et de partisans de Jésus qui habitaient dans les environs.

Quand le don céleste se fut répandu sur l'assemblée réunie au cénacle, tous se sentirent pleins d'allégresse et de courage. Ils étaient profondément émus : la joie les enivrait et leur confiance était sans bornes. Tous se pressèrent autour de la sainte Vierge que je vis seule, quoique inondée aussi des consolations célestes, calme, tranquille et absorbée comme toujours dans un saint recueillement. Quant aux apôtres, ils s'embrassaient mutuellement transportés de joie et animés d'une hardiesse toute nouvelle. Ils semblaient s'interpeller les uns les autres et se dire :
" Qu'étions-nous et que sommes-nous devenus " ?
Les saintes femmes aussi s'embrassaient. Les disciples dans les galeries latérales n'étaient pas moins émus. Les apôtres coururent à eux, et il se manifestait chez tous comme une nouvelle vie qui les remplissait de joie, de confiance et d'intrépidité.

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