dimanche 22 mai 2011

Le clinamen de DSK


Écrire, c'est toujours exprimer ses dernières volontés. On n'écrit que devant la mort. Pour le reste, c'est la distraction, on vit. Mais cesser de considérer la mort, c'est accepter que la mort vous saisisse, au vif de la distraction.
On n'écrit pas pour se distraire de la mort, ni d'en différer la venue. On écrit pour en supporter l'idée. On  n'écrit que lorsque on est gravement malade. Non de quelque maladie du corps dont le médecin a annoncé le pronostic fatal, mais d'un effondrement intérieur, qu'on a été seul à percevoir, et dont on sait qu'on ne se relèvera pas. Les gens debout n'écrivent pas, c'est trop peu commode. Écrire est lié au clinamen de celui qui s'allonge : les déclins sont particulièrement favorables à ce genre de sensibilité, et riches en preuves de qualité.



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