vendredi 18 mai 2012

Vítězslav Nezval fume

Au revoir ville de feux follets
triste paradis de ceux qui ont aimé et ne meurent pas
au revoir ville des acrobates
au revoir ville du sang des lumières dans les jardins et des étoiles
ton conte sauve les joies
dans lesquelles les saintes meurtrières s'expriment avec des roses
au revoir ville des poètes
je m'en vais pour revenir à toi en compagnie de mes doubles en des formes innombrables
au revoir ville de jouissances sans but
je m'en vais achever mon poème d'orgueil de tristesse de sang et d'étoiles
que le destin a fait choir au-dessus de mon lit
De l'autre côté la ville de l'ennui brillait
embellie par la nuit comme un cimetière
dont les lumières étourdissent le lointain
comme les lumières des cimetières
sous lesquels les familles meurent au tintement de l'or au froissement des cafards et au son de cris de douleur
que je n'entends pas.



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