jeudi 30 décembre 2010

Minna lit « Trésor d'humour » de Sollers



Minna Viscontini est née en 1973 à Venise. Son père, mort en 1989, était bibliothécaire à la Marciana, et sa mère, morte en 2003, professeur de piano au conservatoire Benedetto Marcello. Elle a été mariée deux ans à un banquier de Turin (« une erreur »), le temps d'avoir une fille, Clélia, qui a maintenant 5 ans. À 35 ans, elle est toujours professeur de littérature comparée à l'université de Milan. Sa spécialité est la littérature française, et, en réalité, un seul auteur : Stendhal. Elle a publié, en italien, un brillant petit essai sur les Souvenirs d'égotisme.
 
Son prénom, donné par son père, vient de Stendhal, en pensant à « Mina de Vanghel », un bref roman qu'on trouve dans Le Rose et le Vert. Le deuxième n a été ajouté pour conjurer l'étrange folie de ce personnage. Le prénom de sa fille Clélia, vient de La Chartreuse de Parme. Minna, aussi, en écho à la Pamina de La Flûte enchantée de Mozart. Quant à son nom, il m'a fallu un certain temps pour en découvrir la légende.

Remarquez, madame, dit Sélim Sollers, que ces choses se disent tous les jours sans amour. Non, madame, non ; j'ai des preuves complètes que, sans un corps bien organisé, point d'amour. Stendhal, le plus beau garçon d' Italie, et l'esprit le plus délicat de la cour, si j'étais femme, aurait beau m'étaler sa belle jambe, tourner sur moi ses grands yeux bleus, me prodiguer les louanges les plus fines, et se faire valoir par tous ses avantages, je ne lui dirais qu'un mot ; et, s'il ne répondait ponctuellement à ce mot, j'aurais pour lui toute l'estime possible ; mais je ne l'aimerais point.

Aucun commentaire: