samedi 8 mai 2010

Pappy few



On annonce, pour la énième fois, la fin de la littérature, du moins de l’édition sur papier, qui serait menacée par les I-pad et autres Notebook…

PHILIPPE SOLLERS : Cela n’a aucune importance. À la limite, il ne resterait que quelques exemplaires qu’on se refilerait sous le manteau, ce serait encore magnifique. À condition de savoir lire et écrire. Ce n’est pas la technique qui compte, c’est ce qu’on en fait. Tout ce que la technique peut faire, elle le fera. Il faut répéter et répéter encore, comme Stendhal dans la Chartreuse de Parme : tout ne s’adresse qu’aux happy few. J’observe avec attention ces auteurs qu’on met au pinacle, ça m’intéresse. En général, c’est toujours pour des raisons qui sont liées à la sexualité, des raisons sociologiques massives. Je reste marxiste sur ce point. Mais les communistes n’ont jamais lu Marx ! C’est connu… La détresse d’Althusser vient peut-être de là… Il a lu Marx ! On l’a réduit à sa fin… au meurtre de sa femme, à son coup de folie. Voilà le mot : « réduire ». Aujourd’hui, si ça n’est pas réductible, ça n’est pas bien. Je suis un irréductible ! Prenez Onfray, par exemple. Ce « géant » réduit le « nain » Freud à un charlatan, un imposteur, cocaïnomane dormant pendant ses séances : le match est inégal ! Ce géant qui explique Nietzsche à des gens du troisième âge dans son université populaire… C’est cocasse. Onfray est fait pour la prêtrise. Nous vivons l’époque de l’esprit de vengeance.

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