vendredi 27 février 2009

Ontologie de l’accident


«Très vite dans ma vie il a été trop tard», écrit-il.
«À 18 ans, j’ai vieilli. Je ne sais pas si c’est tout le monde, je n’ai jamais demandé. Il me semble qu’on m’a parlé parfois de cette poussée du temps qui vous frappe quelquefois alors qu’on traverse les âges les plus jeunes, les plus célébrés de la vie. Ce vieillissement a été brutal. Je l’ai vu gagner mes traits un à un, changer le rapport qui existait entre eux, faire les yeux plus grands, le regard plus triste, la bouche plus définitive, marquer le front de cassure profonde.» Philippe Sollers, à 182 ans, n’est pas mort de la vieillesse de son adolescence - mais de l’autre vieillesse, celle, «normale», lente, inexorable, du devenir, de la sénescence.



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