Il s'agirait plutôt d'un anti-mot de
l'année, avec son cortège de vulgarité et de misogynie qui se déroule
sur la toile depuis que la bouche de notre ancienne ministre de la
justice l'a laissé échapper en parlant d'inflation. Près de trois
millions de visites sur Dailymotion, la génération buzz démontre une
fois de plus sa vitalité. Il faut avouer que le lapsus est réjouissant,
et l'on se prend à rêver en ces jours d'automne de fellations galopantes
et de langues qui fourchent au creux d'un lit bien chaud. À force de
parler de rigueur, de bouclier, de précaution et d'austérité, les mots
se vengent !
On pourrait
également interpréter cette irruption de la sexualité dans le langage
politique et son succès médiatique comme l'aveu d'un autre lapsus, un lapsus communicatus
si l'on peut dire, comme une envie pressante de revenir à la une, au
premier plan. Une autre face du discours, version trash ou porno chic, à
mettre en parallèle avec le CasseToiPauvCon présidentiel, comme un
mouchoir tombé par mégarde dans la ronde des phrases d'un pouvoir rompu
aux techniques du jeu de la chandelle (ou storytelling) et autres
manipulations par les mots.
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