« J'étais alors en Hollande, où l'occasion des guerres
qui n'y sont pas encore finies m'avait appelé; et comme je
retournais du couronnement de l'empereur vers l'armée, le
commencement de l'hiver m'arrêta en un quartier où, ne trouvant
aucune conversation qui me divertît, et n'ayant d'ailleurs, par
bonheur, aucuns soins ni passions qui me troublassent, je
demeurais tout le jour enfermé seul dans un poêle, où j'avais
tout le loisir de m'entretenir de mes pensées. Entre lesquelles
l'une des premières fut que je m'avisai de considérer que
souvent il n'y a pas tant de perfection dans les ouvrages
composés de plusieurs pièces, et faits de la main de divers
maîtres, qu'en ceux auxquels un seul a travaillé. Ainsi voit-on
que les bâtiments qu'un seul architecte a entrepris et achevés
ont coutume d'être plus beaux et mieux ordonnés que ceux que
plusieurs ont tâché de raccommoder, en faisant servir de
vieilles murailles qui avaient été bâties à d'autres fins.»
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