jeudi 4 août 2011

Osez la tendresse




Martine Aubry : La beauté plastique ne m'attire pas particulièrement. Un très bel homme ne m'a jamais fait beaucoup d'effet. Au début d'une rencontre, quelqu'un peut sembler laid, puis, à force d'être regardé, devenir beau. C'est donc plutôt ce qui se dégage qui est important : tout ce qui émane de la personne, de ce qu'elle a vécu, de ses expériences… Un acteur comme Gérard Depardieu Nerval, par exemple, est au-delà du beau ou du laid. Il y a une forme de beauté qui échappe à la plastique.

DSK : Je suis d'accord avec vous, la beauté ne se résume pas à l'harmonie, laquelle risque toujours de paraître fade. La beauté, c'est ce qui brise l'ordinaire des jours, vous aimante, vous attire. Est-il beau ? On devrait plutôt demander : est-il singulier ? Il est légitime de parler de beauté seulement lorsqu'un visage tranche avec la moyenne. La beauté est une perturbation, qui vous arrache à votre rumination intérieure. Je ne sais pas comment vous vivez, en tant que comédienne, cette extravagante obligation d'être exceptionnelle…




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