Martine Aubry : La beauté
plastique ne m'attire pas particulièrement. Un très bel homme ne m'a
jamais fait beaucoup d'effet. Au début d'une rencontre, quelqu'un peut
sembler laid, puis, à force d'être regardé, devenir beau. C'est donc
plutôt ce qui se dégage qui est important : tout ce qui émane de la
personne, de ce qu'elle a vécu, de ses expériences… Un acteur comme
Gérard Depardieu Nerval, par exemple, est au-delà du beau ou du laid. Il y a
une forme de beauté qui échappe à la plastique.
DSK : Je suis
d'accord avec vous, la beauté ne se résume pas à l'harmonie, laquelle
risque toujours de paraître fade. La beauté, c'est ce qui brise
l'ordinaire des jours, vous aimante, vous attire. Est-il beau ? On
devrait plutôt demander : est-il singulier ? Il est légitime de parler
de beauté seulement lorsqu'un visage tranche avec la moyenne. La beauté
est une perturbation, qui vous arrache à votre rumination intérieure. Je
ne sais pas comment vous vivez, en tant que comédienne, cette
extravagante obligation d'être exceptionnelle…
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