
La photographie rend compte de l'état du monde en notre absence. L'objectif explore cette absence. Même dans les visages ou les corps chargés d'émotion et de pathétique, c'est encore cette absence qu'elle explore. On photographie donc le mieux des êtres pour lesquels l'autre n'existe pas, ou n'existe plus (les primitifs, les misérables, les objets). Seul l'inhumain est photogénique. C'est à ce prix que fonctionne une stupéfaction réciproque, et donc une complicité de nous au monde, et du monde à notre égard.
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